La cérémonie du Thé

La cérémonie du thé au Japon (chanoyu, sado, ou chado est un rituel traditionnel influencé par le bouddhisme zen.
Au Japon, le thé est une grande facette de la culture. Il s’agit d’un véritable culte établi sur la mise en évidence du beau et du simple parmi la vulgarité de l’existence quotidienne. C’est une philosophie importante que l’on pratique sous forme de cérémonie très rigoureuse dans la manière de le faire.

Histoire

C’est un moine bouddhiste qui a apporté le thé en tant que boisson, de Chine, vers le XVIIIe siècle (les dates étant très floues, entre le XVIIe et XIXe siècle). D’après la légende, la Chine connaissait cette plante depuis plusieurs milliers d’années. Le thé devint rapidement populaire au Japon et commença à être cultivé localement.
Le matcha est ensuite introduit, durant le XIIe siècle. Il s’agit d’un thé en poudre verte. Il fut d’abord utilisé pour les rituels religieux dans les monastères. Plus tard, lors du XIIIe siècle, les samouraïs commencèrent à se préparer ce thé et le boire, les fondations de la fameuse cérémonies du thé ont alors été posées.

La cérémonie du thé fut développée comme une « pratique de la transformation » et commença à évoluer avec sa propre esthétique. C'est le cas, tout spécialement, du wabi. Wabi (signifie raffinement sobre et calme) est caractérisé par l'humilité, la contrainte, la simplicité, le naturalisme, la profondeur, l'imperfection et l'asymétrie qui met en valeur la simplicité à travers des objets non ornés, des espaces architecturaux et la célébration de la beauté que le temps et l'attention donne au matériaux.
Durant le XVIe siècle, le fait de boire du thé se répand à travers tous les niveaux de la société japonaise.

 

Les objets de la cérémonie du thé

Les ustensiles de la cérémonie du thé doivent représenter la simplicité et la beauté. Chaque objet choisi doit évoquer chez le participant à la fois contemplation et humilité. L'objet le plus important n’est autre que le Chawan, le bol de thé en céramique. Sa forme qui est parfois imparfaite nous rappelle la simplicité et la décoration représente la beauté. C'est dans ce bol que sera préparé le thé.


Les petits pots contenant le thé en poudre appelés Chaire (thé fort) ou Natsume (thé léger) sont généralement des objets de collection, très recherchés des collectionneurs. Une longue louche (Hisaku) sert à transvaser l’eau chaude de la bouilloire servant (Chagama) vers le bol (Chawan) Elle est taillée dans une longue tige de bambou.

La petite spatule (Chashaku) qui permet de verser le thé en poudre, et le fouet (Chasen) qui permettra de mélanger la poudre de thé et l'eau, sont deux autres objets très importants pour la cérémonie. Il ne faut pas oublié la pièce de (Chakin) qui permettra de garder un aspect immaculé à tous les objets.

 

Le déroulement de la cérémonie

La cérémonie se déroule dans un pavillon. Celui-ci est situé dans un endroit du jardin, dans l’ombre. Le pavillon ne comprend que deux salles : la chambre de thé et la salle de préparation. La cérémonie ne peut compter que cinq personnes maximum ! Le pavillon doit être conforme aux règles de la cérémonie, donc, simple et pauvre tout en représentant gracieusement la beauté. (N’oublions pas que le dépouillement est une expression de la beauté pour les Japonais)
Ce cérémonial philosophique invite donc à ne faire qu’un avec la nature. C’est bien la raison pour laquelle l’environnement est aménagé afin de faciliter la mise en situation. Rien n’est laissé au hasard et les geishas sont très respectée pour connaître les moindres détails de la cérémonie du thé !


D’abord, on commence par une légère collation rapidement suivie d’une courte pause. Ensuite, c’est au tour du Goza Iri. On sert tout d’abord un thé épais, le Koïcha et après, un thé léger, l’Usucha. Pendant ce temps, civilités et purifications d’usage sont échangées. Vient ensuite le moment où l’hôte frappe cinq coups sur un gong et après des gestes minutieux, il verse trois cuillérées de Matcha par invité, dans un bol, puis puise une louche d’eau chaude et mélange le tout avec le fouet pour obtenir un épais liquide. Le bol est posé près du foyer et l'invité d'honneur s'approche à genoux. Celui-ci boit trois gorgées. Après la première, il se doit de formuler des compliments sur le goût du thé. Enfin, il essuie avec un papier Kaishi qu’il a apporté avec lui l’endroit du bol que ses lèvres ont touché. Il passe alors le bol au second invité, qui procède de même et ainsi de suite. Le dernier rend le bol au premier qui le tend à l'hôte.

Cette cérémonie a influencé fondamentalement le savoir-vivre japonais. S'intéresser à cet art qu’est la cérémonie du thé est une des clés d'accès à la compréhension de la société japonaise.

 

By Ariane