Okinawa

Carte d’identité

Préfecture : Okinawa
Chef-lieu : Naha
Population : 1 359 000
Superficie : 2 271 km²
Densité : 538 hab. /km²

 

Un peu de géographie

Okinawa-Ken est la 47e préfecture du Japon et appartient à l’archipel de Ryûkyû. Elle est encadrée par l’Océan Pacifique et la mer de Chine Orientale, et se situe à égale distance du Japon, de la Chine continentale ainsi que de Taiwan. Cette préfecture se compose de 161 îles (dont 44 sont habitées et 117 inhabitées) qui s’étendent sur une distance de 1000 km d’est en ouest et de 400 km du nord au sud. C’est sur la plus grande île de cet archipel (53% des terres), Okinawa Honto, qu’est implantée la ville de Naha, chef-lieu d’Okinawa mais également des monuments historiques et des stations balnéaires.

Okinawa est une zone soumise à un climat subtropical. C`est à dire qu`elle est soumise à des températures relativement chaudes pendant toute l`année : la température moyenne et annuelle s`élève à 22.4°C (ça fait rêver…) et à 16°C en hiver. De plus, l`île d`Okinawa est très connue à travers le Japon pour la beauté de ses plages et paysages côtiers. Cela en fait donc un lieu très attractif pour les touristes.


Un peu d'histoire

Okinawa se démarque des autres îles japonaises de par son histoire. Alors que le Japon à proprement parlé était en plein mouvement d’unification vers les IVe et Ve siècle, Okinawa n’avait encore qu’un statut de petit village et, puisque isolée, elle resta éloignée des grands mouvements politiques des centres de civilisation tels que la Chine et le Japon.

Mais la prospérité de l’île prit fin au XIIe siècle, à l’époque « Gusuku ». Au cours des siècles précédents, le commerce international s’était considérablement développé. De ce fait, des seigneurs locaux de l’île, nommés les Aji, se combattirent pour le monopole du commerce et construisirent de grandes forteresses de pierre, les Gusuku. De ces guerres naquirent trois royaumes (Hokuzan, Chûzan et Nanzan) qui furent finalement unifiés en 1429 par Shô Hashi. Le royaume de Ryûkyû venait de voir le jour et commençait avec lui la période « Ko Ryûkyû » qui prendra fin en 1609. Le royaume prospéra grâce à son rôle dans le commerce entre les grandes nations d’Asie.
Cependant, au XVIe siècle, les Occidentaux firent leur entrée dans la région et avec eux, les armes à feu. Les guerres reprirent.

En 1609, affaibli par une guerre civile et une guerre contre la Corée, le Royaume de Ryûkyû fut envahie par des samouraïs du clan Shimazu originaire du sud de Kyushu. Okinawa fut ainsi placée sous le protectorat du clan jusqu’au XIXe siècle. Bien que cette occupation mît fin à l’indépendance de l’archipel, Okinawa bénéficia d’une meilleure organisation sociale et d’une meilleure instruction.

Au XIXe siècle, sous le règne de Tokugawa, le Japon était totalement fermé aux étrangers. Afin de mettre fin à ce repli sur soi et pour leurs propres intérêts, les Américains envoyèrent quatre navires de guerre au Japon et sous la menace de canons pointés sur la ville de Tokyo, les Japonais durent accepter l’ouverture de quatre ports aux occidentaux. Cette humiliation déstabilisa à tout jamais tout le système féodal japonais. Après plusieurs guerres civiles qui mirent fin à l’ère Edo, Tokugawa et tous les seigneurs abandonnèrent le contrôle de leurs fiefs. Ainsi, Okinawa se retrouva dans un état de semi-indépendance en 1879 et devint la 47e préfecture du Japon. Le gouvernement central japonais ne voulant pas brusquer les choses, les anciennes coutumes locales furent conservées (loi dite "Kyushuonzon" ou "conservation des anciennes coutumes"), mais retardèrent considérablement la modernisation de l’archipel.
Jusqu’à la seconde guerre mondiale, Okinawa fut dirigé de la même manière que les autres départements japonais. Mais la pauvreté régnant, beaucoup d’habitants immigrèrent.

Puis, de nouveaux coups du sort frappèrent l’île principale lors de la seconde guerre mondiale. Craignant une invasion américaine, l’état major japonais décida de faire évacuer les civils de l’île à partir de 1944. Mais cette décision arriva trop tard : le 21 Août 1944, un navire transportant 1700 passagers, dont 800 écoliers d'Okinawa fut coulé par un sous-marin américain au large de l'île de Kyushu et fit plus de 1500 victimes. Enfin, le 1er Avril 1945, les Américains débarquèrent sur la plage de Kadena à l’extrême sud de l’île. S’ensuivit la fameuse bataille d’Okinawa qui fut une véritable catastrophe pour les habitants : 90 000 soldats japonais et 150 000 civils furent tués et tout un patrimoine culturel dont le château de Shuri réduit en cendres.

De 1945 à 1972, l’archipel fut occupé par les Américains et des bases militaires furent installées. Lors de cette période, les Américains violèrent plus d’une fois les droits de l’homme et les habitants des îles furent traités comme des sous-hommes.

Enfin, l’archipel fut rendu au Japon le 15 Mai 1972 sous la condition que les bases militaires américaines seraient conservées par les Etats-Unis.

Une culture unique

La population d’Okinawa est issue d’un brassage de races résultant de migrations en provenance de l’Asie du Sud-Est, des Philippines, de la Mongolie, de la Chine et de la péninsule coréenne. De ce fait, la culture d’Okinawa se démarque de celle des îles principales japonaises. Elle possède sa propre langue, sa propre religion, sa propre cuisine, ses propres danses,… et le karaté, art martial originaire de cette île.

Le dialecte d’Okinawa

Les dialectes d’Okinawa diffèrent selon les îles mais le plus répandu est celui d’Okinawa Honto, l’île principale de l’archipel, et se nomme le Shuri. Cependant, le Japon ayant imposé la langue standard, le Shuri est en voie d’extinction. Si l’on compare ce dialecte avec la langue japonaise, on notera que les changements se font surtout au niveau des voyelles mais il existe également des différences entre les consonnes. Voici un bref aperçu de ces différences :

Japonais Shuri Japonais Shuri
k chu Yuki (neige) yuchi
chi tsi Michi (route) mitsi
mi n Minato (port) nnatu
ri i Odori (danse) udui
wa a Kawa (rivière) kaa

La religion

Comparée à d’autres préfectures japonaises, l’influence du Bouddhisme et du Shintoïsme est relativement faible à Okinawa. Les habitants de la préfecture vouent plutôt une sorte de culte des ancêtres.
Dans la plupart des foyers, nous pouvons trouver des autels ou des monuments faits de bois dédiés à la mémoire des ancêtres (autant femmes qu’hommes) de la famille, leurs noms étant gravés sur les tablettes. Il est d’usage que le premier fils de la famille hérite de ces tablettes et exécute les rites nécessaires pour les ancêtres. Parmi ceux-ci, il y a bien sûr l’offre de nourriture (voir photo du dessus) et un rite particulier qui consiste à brûler de l’argent pour l’envoyer aux ancêtres dans l’au-delà. (Photo du dessous).


Une autre croyance originaire de Chine est très populaire à Okinawa. Il s’agit du Shîsâ qui est une statue en forme de lion-chien que l’on place à l’entrée d’une maison ou d’un pont par exemple, et qui est censé chasser les mauvais esprits. (photo ci-dessous) Ils sont habituellement deux à être placés de chaque côté de l’entrée. Celui à la bouche ouverte est censé être la femelle et l’autre est le mâle.

La cuisine

La cuisine d’Okinawa est très connue pour être l’une des plus saines et équilibrées. Il est dit que l’incroyable espérance de vie des habitants est due à leur cuisine. Une fois de plus, les influences d’autres cultures grâce au commerce ne manquent pas et permettent à la cuisine d’Okinawa de se démarquer de celle que l’on peut goûter dans les îles principales. Environs 150 plats d’Okinawa sont mondialement reconnus. Les soupes, des plats bouillis et fris sont assez communs tandis que les plats cuis à la vapeur ou en grillade ne sont pas si populaires.

Le porc est la viande la plus populaire. Les habitants utilisent toutes les parties du corps de l’animal : le sang, les abats, les pieds, la peau, les os, les oreilles et bien sûr la chair. Les plats les plus représentatifs utilisant la viande de porc sont le ashi-tibichi (soupe aux pieds de porc), le sôki-jiru (soupe aux côtelettes), le chî-irichî (un mélange fris de sang de porc et de légumes)…

Les plats à base de tofû sont un must dans le régime d’Okinawa. Celui-ci est ferme et est très utilisé dans de nombreux plats : le chanpurû (plat fris), le nbushî (plat bouilli), et les soupes.
Autre plat très populaire et servi dans de nombreux restaurants est le soba d’Okinawa, une soupe mélangeant légumes locaux, viande de porc et nouilles (photo ci-dessus).

Conclusion

Pour conclure, je voudrais laisser la parole à une amie japonaise originaire d’Okinawa et qui a gentiment accepté de donner son point de vue sur son île natale.

« Okinawa has many faces which are different from mainland of Japan, generally because of its historical background and location. Okinawan people has more strong identity and patriot. Personally, I also would like to say “I am an okinawan “rather than “I am a Japanese”. Okinawa has also not only favorable aspects but also a lot of dark parts. For instance, it has been always occupied by other nations and even it was sacrificed for Japan during the last war. This tiny island has been always under controlled, that might be one of the reasons people has patriotism. In addition, Okinawa has success of its culture such as music, martial art, food, religion, and so on. Moreover, the world famous Karate is originated from Okinawa.

Usually Okinawan people are proud to be OKINAWAN, I am also one of them. However, many young people go to mainland because unemployment is serious in Okinawa, salary is cheaper than mainland. Or maybe because people try to see another world. I really love Okinawa, but I prefer try to get out to see another place rather than just staying in this tiny island all the time. The funny thing is whenever I was away to somewhere else, I can find more about hometown and getting strong identity.

I do not stay in Okinawa all the time, because it is very small community and my point of view can be narrower. However, there are a lot of foreigners because of American base, but not many European. Another thing is Okinawa is the place where people can be relaxed. Every year, a lot of people from mainland move to Okinawa for good even education level is lower and salary is cheaper. Life in this island is sometimes called “slow life” by them. People are usually supporting each other, having hospitality. People from mainland Japan such as Tokyo, I suppose their lives are much more rushing and stressful. Those can be some of the reasons why Okinawa has been boomed for a long time in Japan. However, many of my friends, who are away from Okinawa, really love coming back very often. I agree with it. I think it is not only because of missing their family but also making sure of their identity.

This is very nice opportunity to introduce Okinawa through this website. It is very important to exchange culture. I really hope there will be a lot of people who will get interested in Okinawa! »

Un grand merci à Nao-chan et Takeshi-kun pour les photos et leurs explications ^^Arigato gosaimas !

 

 

By Spy Myina